lundi 22 avril 2024

du mois d’avril 2024 et de la Lune Rousse

 du mois d’avril 2024 et de la Lune Rousse

Elle est là et bien là, même si personne ne nous en parle. Certes c’est plus directement intéressant, surtout en période de vacances, de savoir le temps qu’il fait ou qu’il va faire, d’autant plus qu’on ne peut pas vraiment parler d’effets de la lune puisque c’est un astre qui n’a pas de rayonnement. Tout juste si face à la chute des températures on nous a rappelé « en avril ne te découvre pas d’un fil ». Après les dégâts laissés par la tempête Pierrick, la baisse des températures s’accentue et ce dimanche encore elle a fait la une des journaux télévisés, avec des reportages sur les agriculteurs qui prennent toutes dispositions pour protéger leurs futures récoltes. L’influence d’une zone de froid envahit notre pays, y compris le Sud, même si nous avons beaucoup de soleil et voilà avec la Pleine Lune du 24 avril les Cavaliers du Froid qui sont là avec leurs dictons prévenant de leur influence néfaste. Le beau temps et la chaleur de ces derniers jours nous l’avaient fait oublier : tout cela est bien « un temps de lune rousse ».

Les textes et les dictons les plus anciens témoignent que ce genre de temps s’est déjà produit en ces périodes où il n’était pas encore question de réchauffement climatique.

La Lune Rousse c’est la lunaison qui commence en avril et dont la Pleine Lune a lieu fin avril ou début mai. Cette année du 8 avril au 8 mai.

En cette période de l’année, le soleil déjà haut reste de plus en plus avec nous (+1h30 en avril et 1h22 en mai). Quand le ciel est dégagé, le thermomètre indique 19 °, 20°, 24 ° dans la journée. Les petites pousses, les fruits en formation, se gorgent de chaleur. Mais la terre met très longtemps à se réchauffer. Quand le soleil se couche la fraîcheur tombe. Le froid se rétablit. La terre n’a pas encore de chaleur à restituer. Progressivement une rosée froide recouvre les végétaux. Elle peut devenir glaciale au lever du jour, même si le thermomètre marque 4 ou 5°, ou moins. Les jeunes espoirs de récolte sont alors détruits. Les petites pousses prennent une apparence de roussi. Les embryons de fruits deviennent noirs à l’intérieur de l’ovaire. C’est l’effet de « Lune Rousse ». Ce phénomène ne se produit que lorsque le ciel est parfaitement dégagé et sans nuages.

C’est pendant cette lunaison qu’on trouve les Saints de Glace qui ne sont pas uniquement les trois bien connus du mois de mai, mais aussi les Saint Cavaliers ou Cavaliers du froid dont les premiers sont cette semaine.  Ce phénomène se produit avec d’autant plus de certitude que le cycle de la lune et ses phases correspondent à la date de leurs fêtes. Vous savez en effet que la durée de la lunaison est plus courte que celle de nos mois du calendrier. Le décalage fait que ces constats ne sont pas toujours vérifiables selon les années.

Cette année il se trouve que les moments de la lunaison correspondent de plus près aux fameux dictons que nos Anciens avaient établis, sur la base de leurs constats.

Déjà en mars la Nouvelle Lune a été marquée par des très grandes marées et après la Pleine Lune du 25 mars et l’éclipse passée inaperçue, les « jours de la vieille » ou « vaquerieu », ont été bien fidèles à leur mauvaise réputation.

La Lune Rousse a aussi très mauvaise réputation et elle nous a laissé un très grand nombre de dictons. « Lune rousse, vide bourse » ; « lune rousse, rien ne pousse » ; « Gelée de lune rousse de la vigne ruine la pousse ». On trouve même : « Il n'est si gentil mois d'avril qui n'ait son manteau de grésil. »

Malgré l’invention du thermomètre et du baromètre on a eu pendant très longtemps peu de moyens pour analyser et surtout prévoir le temps. D’où l’importance d’ouvrage comme notamment cette « histoire du climat » de Mr Emmanuel Leroy Ladurie disparu en fin 2023, et de nos dictons qui reposent sur les observations de nos Anciens !

Il faut se rappeler que les organismes chargés d’étudier le temps sont de création relativement récente. L’observatoire de Paris date de 1667et les prévisions météo ne sont pas dans ses attributions. Le Bureau des longitudes, créé par une loi de la Convention Nationale le 7 Messidor de l’An III sur un rapport lu par l’abbé Grégoire avait surtout comme objectif, grâce à l’amélioration de la détermination des longitudes en mer, de reprendre la maîtrise des mers aux Anglais. Pourtant il sera bien vite chargé de la rédaction de « La connaissance des temps » une publication annuelle contenant des tables astronomiques où on commence à parler du temps. On ne parle pas encore de météorologie. Il faudra attendre la guerre de Crimée et la violente tempête du 14 novembre 1854 qui ravagea les campements alliés et la flotte en rade de Sébastopol pour que Napoléon III par un décret du 30 janvier 1854 modifie profondément les attributions du Bureau et crée un véritable réseau d’observatoires pour analyser toutes ces données et prévoir autant que possible le temps qu’il va faire.

Cette tempête, étudiée par le météorologue Emmanuel Liais, est à l'origine de la création du premier service météorologique français. L'astronome Urbain Le Verrier avait démontré, en effet, à l'Empereur Napoléon III que les armées auraient pu être prévenues à l'avance de l'arrivée de la tempête si un réseau d'observations relayées par le télégraphe avait été en place.

C’est dans ce contexte général et bien avant la création de ce réseau d’observatoires aujourd’hui remis en cause par l’évolution connaissances et des techniques que se situe cette anecdote qui concerne la Lune Rousse et qui sous la plume du savant Arago dans « la connaissance du temps » nous éclaire sur ce phénomène.  « Je suis charmé de vous voir réunis autour de moi, dit un jour Louis XVIII aux membres composant une députation du Bureau des Longitudes qui étaient allés lui présenter la Connaissance des Temps et l’Annuaire, car vous m’expliquerez nettement ce que c’est que la Lune rousse et son mode d’action sur les récoltes. » Laplace, à qui s’adressaient plus particulièrement ces paroles, resta comme atterré ; lui qui avait tant écrit sur la Lune, n’avait en effet jamais songé à la Lune rousse. Laplace consultait tous ses voisins du regard, mais ne voyant personne disposé à prendre la parole, il se détermina à répondre lui-même : « Sire, la Lune rousse n’occupe aucune place dans les théories astronomiques ; nous ne sommes donc pas en mesure de satisfaire la curiosité de Votre Majesté. » Le soir, pendant son jeu, le roi s’égaya beaucoup de l’embarras dans lequel il avait mis les membres de son Bureau des Longitudes. Laplace l’apprit et vint me demander à l’Observatoire si je pouvais l’éclairer sur cette fameuse Lune rousse qui avait été le sujet d’un si désagréable contre-temps. Je lui promis d’aller aux informations auprès des jardiniers du Jardin des Plantes et d’autres cultivateurs. Telle a été l’origine du chapitre qu’on va lire. Il est bien loin de ma pensée d’attribuer le moindre mérite aux réflexions que la Lune rousse m’a inspirées ; mais comme je vois les lignes suivantes reproduites en substance dans des ouvrages récents et sans indication de la source où les auteurs ont puisé, pour éviter tout soupçon de plagiat, je ferai remarquer qu’elles ont paru dans l’Annuaire du Bureau des Longitudes de 1827, en sorte qu’en cas de contestation, je pourrais presque invoquer la prescription légale. (ceci se réfère au fait que plusieurs écrits d’Arago avaient été publiés sans son accord)

On croit généralement, surtout près de Paris, que la Lune, dans certains mois, a une grande influence sur les phénomènes de la végétation. Les savants ne se sont-ils pas trop hâtés de ranger cette opinion parmi les préjugés populaires qui ne méritent aucun examen ? Le lecteur va en juger.

Les jardiniers donnent le nom de Lune rousse à la Lune qui, commençant en avril, devient pleine soit à la fin de ce mois, soit plus ordinairement dans le courant de mai. Suivant eux, la lumière de la Lune, dans les mois d’avril et de mai, exerce une fâcheuse action sur les jeunes pousses des plantes. Ils assurent avoir observé que la nuit, quand le ciel est serein, les feuilles, les bourgeons exposés à cette lumière roussissent, c’est-à-dire se gèlent, quoique le thermomètre, dans l’atmosphère, se maintienne à plusieurs degrés au-dessus de zéro. Ils ajoutent encore que si un ciel couvert arrête les rayons de l’astre, les empêche d’arriver jusqu’aux plantes, les mêmes effets n’ont plus lieu sous des circonstances de température d’ailleurs parfaitement pareilles. Ces phénomènes semblent indiquer que la lumière de notre satellite est douée d’une certaine vertu frigorifique ; cependant, en dirigeant les plus larges lentilles, les plus grands réflecteurs vers la Lune, et plaçant ensuite à leur foyer des thermomètres très-délicats, on n’a jamais rien aperçu qui puisse justifier une aussi singulière conclusion. Aussi, dans l’esprit des physiciens, la Lune rousse se trouve maintenant reléguée parmi les préjugés populaires, tandis que les agriculteurs restent encore convaincus de l’exactitude de leurs observations.

Et Arago poursuit son intervention en argumentant son propos avec la belle découverte de Wells qui, dit Arago : « me permettra, je crois, de concilier ces deux opinions, en apparence si contradictoires. » Wells est un médecin né aux Etats-Unis en 1757 dans une famille écossaise installée en Caroline du Sud.

Personne avant Wells n’avait imaginé que les corps terrestres, sauf le cas d’une évaporation prompte, pussent acquérir la nuit une température différente de celle de l’atmosphère dont ils sont entourés. Ce fait important est aujourd’hui constaté. Si l’on place en plein air de petites masses de coton, d’édredon, etc., on trouve souvent que leur température est de 6, de 7 et même de 8 degrés centigrades au-dessous de la température de l’atmosphère ambiante. Les végétaux sont dans le même cas. Il ne faut donc pas juger du froid qu’une plante a éprouvé la nuit, par les seules indications d’un thermomètre suspendu dans l’atmosphère. La plante peut être fortement gelée, quoique l’air se soit constamment maintenu à plusieurs degrés au-dessus de zéro.

Ces différences de température entre les corps solides et l’atmosphère ne s’élèvent à 6, 7 ou 8 degrés du thermomètre centésimal, que par un temps parfaitement serein. Si le ciel est couvert, la différence disparaît tout à fait ou devient insensible.

Me voilà pour ma part conforté dans ce que je rappelle dans cette chronique, à savoir, malgré l’absence de rayonnement de la lune, l’importance de la Lune Rousse et la nécessité d’en tenir compte à l’appui de nos dictons qui sont issus des longues observations de nos agriculteurs depuis de longues années.

Dans les nuits des mois d’avril et de mai, la température de l’atmosphère n’est souvent que de 4, de 5 ou de 6 degrés centigrades au-dessus de zéro. Quand cela arrive, les plantes exposées à la lumière de la Lune, c’est à-dire à un ciel serein, peuvent se geler nonobstant l’indication du thermomètre. Si la Lune, au contraire, ne brille pas, si le ciel est couvert, la température des plantes ne descendant pas au-dessous de celle de l’atmosphère, il n’y aura pas de gelée, à moins que le thermomètre n’ait marqué zéro. Il est donc vrai, comme les jardiniers le prétendent, qu’avec des circonstances thermométriques toutes pareilles, une plante pourra être gelée ou ne l’être pas, suivant que la Lune sera visible ou cachée derrière les nuages ; s’ils se trompent, c’est seulement dans les conclusions : c’est en attribuant l’effet à la lumière de l’astre. La lumière lunaire n’est ici que l’indice d’une atmosphère sereine ; c’est par suite de la pureté du ciel que la congélation nocturne des plantes s’opère ; la Lune n’y contribue aucunement ; qu’elle soit couchée ou sur l’horizon, le phénomène a également lieu. L’observation des jardiniers était incomplète, c’est à tort qu’on la supposait fausse. »

Et Arago conclut : Les jardiniers ne se trompent pas sur le phénomène, mais sur son interprétation. Ils attribuent « l’effet à la lumière de l’astre » alors que « la lumière lunaire n’est ici que l’indice d’une atmosphère sereine ». Donc « la Lune n’y contribue nullement ». il n’y a pas de lien de cause à effet entre eux – c’est un bel exemple illustrant une corrélation (deux éléments ayant la même cause), sans qu’il y ait causalité de l’une à l’autre (la Lune rousse n’est pas la cause du gel, et l’inverse non plus).

Les savants viennent ici au secours de la sagesse populaire qui avait fait les mêmes observations depuis belle lurette, dictons à l’appui. Celle longue citation me paraissait indispensable en ces jours où nous constatons par nous même que « le fonds de l’air est frais » alors que nulle part, ni à la télévision ni les différents services de météorologie ne nous parlent de Lune Rousse et des Saints de Glace.

J’ai souvent écrit dans ces chroniques que quand la Pleine Lune ou la Nouvelle Lune se produit proche du périgée ou de l’apogée de la course lunaire, il y a danger de perturbations. Cela est accentué quand il y a éclipse, même si elle n’est pas visible chez nous. Ça a été le cas en mars et au début avril avec la tempête Pierrick à la Nouvelle Lune du 8 et nous voici ce 20 avril à l’apogée, avec un nœud lunaire le 22 et la Pleine Lune le 24.

Or le 23 avril est le jour du premier des saints Cavaliers ou Cavalier du froid, Saint Georges. « Pluie de saint Georges, coupe les cerises à la gorge ! » ou « S’il pleut à la saint Georges, de cent cerises, restent quatorze. » Ou encore : « S’il pleut à la saint Georgeau, n’y aura guignes ni bigarreaux »

Nos agriculteurs ont bien raison de prendre toutes sortes de dispositions pour tenter d’éviter ces dégâts !

Le 25 avril Saint Marc nous apporte un autre éclairage « S’il pleut le jour de la saint Marc, Les guignes couvriront le parc ». « A la saint Marc s’il tombe de l’eau, il n’y aura pas de fruits à couteau ». C’est à dire de fruits dont on enlève la peau avec un couteau pour les manger.

On associe à ces deux « cavaliers » saint Philippe autrefois célébré le 1er mai pour affirmer : « Marquet (Marc), Georget (Georges), et Philippet (Philippe), Sont trois casseurs de Gobelets. » Rabelais fin amateur de bon vin et de bonne chère l’écrit ainsi : « Geourgeot, Marquot, Philippot, Crousot et Jeannot sont cinq malins gaichenots [garçonnets] qui cassent souvent nos goubelots [gobelets]. » Pourquoi casseurs de gobelets ? Parce que le froid ou la grêle ces jours–là est néfaste pour la vigne, donc au vin, donc aux pichets et aux gobelets. On dit encore :« Trois saints dont faut se méfier… ».

Selon les endroits on leur associe saint Robert le 29 avril ou saint Eutrope le 30 avril : « Gelée de saint Georges, saint Marc, saint Robert, récolte à l’envers ». Mais on dit aussi : « La pluie de saint Robert du bon vin emplira ton verre ».

Si donc il pleut à ce jour-là, tout ne sera pas négatif !…

Par contre s’il pleut ensuite pour les saints suivants ce sera différent. Le 30 avril pour Saint Eutrope (ou Tropet) : « Saint Eutrope mouillé cerises estropiées. »

Sans me lancer dans des prévisions du temps qu’il pourrait faire dans les jours qui viennent, je vous donne ces indications et je rappelle ces dictons car nous ne pourrons être tranquille qu’après les trois Saint de Glace qui sont les seuls qu’on a retenus et dont la fête est les 11,12 et 13 mai. « Mamert, Servais et Pancrace, voilà les trois saints de glace. » Je garde pour une autre fois tous les dictons les concernant, pour ne pas trop saper votre moral La Nouvelle Lune étant le 8 mai, on peut espérer alors des temps meilleurs.

« Récolte n’est point assurée que la lune rousse soit passée ».

                                   

Jean Mignot le 21 avril 2024             

dimanche 24 mars 2024

du temps du mois de mars 2024

 

 

Du temps de Mars 2024

  

Ce lundi 25 mars 2024, à 8h du matin ce sera la Pleine Lune. J'ai souvent écrit que les jours autour de la Pleine Lune ou de la Nouvelle Lune étaient des jours où l'on enregistrait fréquemment des perturbations atmosphériques, et ceci d'autant plus que la lune est proche de nous, à son périgée, ou plus éloignée à son apogée.
La Nouvelle Lune du 10 mars était à son périgée, et marquée non seulement par des marées très importantes - on a dit « les marées du siècle » - que par le mauvais temps qui a provoqué, du moins chez nous dans le Gard les dégâts que l'on sait. Hélas !

Et voici que cette Pleine Lune amène une chute importante des températures. De plus cette lune est accompagnée d'une éclipse de lune et d'une comète qui va traverser notre ciel. Nos ancêtres ont toujours fait des rapprochements entre ces évènements et le mauvais temps, au point que pour  ce temps de fin mars il existe une belle légende, celle des "jours de la vieille" ou en Provence et chez nous "li Vaquerieu" ou " Jours de la vache"
Voici l’histoire : Une vieille dame, s’étant gaussée d’un hiver bien peu rigoureux, avait perdu son troupeau de vaches, à cause des assauts du mauvais temps, par périodes de rafales brusques et imprévues, que rappellent à notre mémoire quelques vieux dictons que j’ai souvent portés à votre connaissance.

Elle ne se découragea pas pour autant et remplaça son troupeau par autant de vaches, plus robustes, pensait-elle… !

Le mois de mars fut favorable à son élevage et elle n’avait qu’à s’en féliciter. A la lumière de l’expérience elle eût dû en rester là. Elle eut la sottise de dire :

« En escapant de mars e de marséu

aï escapa mi vaco e mi vedéu. »

En échappant à mars et à ses giboulées

J’ai sauvé mes vaches et mes veaux.

Fâché d’une telle ingratitude, le mois de mars vint trouver son voisin :

« Abriéu, n’aï plus que tres jour ;

Presto-m’en quatre

Li vaco de la vieio faren batre. »

Avril, je n’ai plus que trois jours ;

Prête-m’en quatre

Les vaches de la vieille nous ferons battre.

Avec l’accord d’avril, une gelée tardive tua la végétation et cette fois encore la vieille perdit son troupeau.

Voilà donc ces jours de mauvais temps qu'on nous annonce partout. « E li jour negre de la vaco… » écrit notre grand Frédéric Mistral dans le chant VII de Mireio.

Je peux citer quelques variantes, tout en invitant ceux qui parmi vous connaîtraient d’autres versions à me les faire parvenir, ce qui serait certainement très intéressant pour notre mémoire commune.

Dans un vieil hameau de Provence, après un hiver peu rigoureux, une vieille se moqua du mois de février parce que celui-ci n’avait pas été très rude. Le mois de février en fut très fâché. Il demanda au mois de mars de bien vouloir lui prêter trois jours. Souvenons-nous que février, même avec son 29ème jour de complément, improprement appelé « bissextile » - je vous ai expliqué pourquoi - est le plus court de tous les mois de l’année. Alors se leva un mistral fou qui emporta tout sur son passage. Il fit froid. Le troupeau de brebis - les bédigues - de la vieille moururent. Elle se lamenta quelques jours puis décida d’acheter des vaches car elle pensait qu’elles résisteraient mieux au mauvais temps. Vers la fin du mois de mars, il faisait beau, les arbres fruitiers avaient déjà fleuri, les rosiers commençaient à ouvrir leurs boutons, Pâques était là, l’équinoxe était passée, le printemps était là. La vieille dansait de joie pensant avoir sauvé vaches et veaux. Mars se vexa et voyant que le mois allait se terminer sans qu’il ait pu faire périr les vaches de la vieille, il se retourna vers son voisin avril et lui demanda de lui prêtre quatre jours. Des gelées survinrent et brûlèrent la végétation. Les vaches périrent. Ainsi, soit durant les derniers jours de février, soit les trois premiers jours de mars ou pendant les derniers jours de ce mois ou encore au début du mois d’avril on peut encore entendre, dans les campagnes de nos pays d’Oc, les lamentations de la vieille, portées par le fort vent qui souffle alors.

Selon d’autres versions, la vieille, sortant trop tôt son troupeau de l’étable, voit celui-ci pétrifié. D’autres disent que c’est la vieille elle-même qui est pétrifiée comme chez les Aït Ouaran qui disent que les mégalithes du Mont Buiblan, ou le mont lui-même, au sud de Taza, au Maroc, sont la vieille pétrifiée au milieu de son troupeau.

A Fez, chez les Hayaina, on parle d’une vieille enlevée avec son troupeau de chèvres par un torrent en crue. Selon les lieux on trouve en effet des variantes sur le bétail : moutons et brebis, chèvres ou vaches. Ou même d’une seule vache et de son veau. Chez les Seksawa, plus au sud du Maroc, on dit que la vieille fit tondre son troupeau trop tôt croyant le froid fini, ce qui contribua à faire périr les moutons. Chez les Ntifa on parle pour ces jours de fin mars du « jour de la Chèvre ».

Bien d’autres légendes courent sur ce thème en Italie, en Espagne, en Grèce et chez les Serbes, en Roumanie et en Bulgarie, et dans bien d’autres lieux.

Des versions différentes sont transmises de bouche à oreille avec parfois des versions plus drôles ou plus grivoises. Je m’en tiendrai aux quelques références données.

Ce qu’il faut retenir, c’est que la nature n’a pas fini de nous surprendre. Qu’il faut la respecter, sinon elle sait nous rappeler à l’ordre.

Les bourgeons des arbres sont encore frêles. La température ressentie va être proche de 2 degrés le matin au moment où le soleil se lève. C'est un moment de fragilité car la température du jour n'a pas encore assez réchauffé la terre. Elle ne peut pas encore rendre assez de chaleur et il se produit une sorte de précipitation qui peut brûler les frêles bourgeons à peine éclots. C'est un phénomène qu'on connait bien et qui se produit plus souvent pendant la période de lunaison qui commencera le 8 avril. Ce sera la Lune Rousse avec sa kyrielle de Saints de Glace dont les premiers sont dès le 23 avril. Leurs fêtes cette annéée coïncident avec la totalité de cette lunaison de mauvaise renommée. Alors « on » dit que le dérèglement des saisons et le réchauffement climatique font avancer de plus en plus cette période dans les calendriers. Eh bien non. Ce sont les Vaqueirieu. Une preuve que cela s’est déjà produit c’est que nos Ancêtres ont écrit une légende.

Cette lune du 25 mars est appelée la « Lune du Ver », je préfère cette appellation à celle de « Lune des vers », pour éviter toute confusion avec ce mois de mars, mois des poètes. "Lune du ver"  parce que la terre commençant à se réchauffer les vers de terre commencent leur activité. 

Cette première Pleine Lune de printemps est celle qui détermine la date de Pâques qui a toujours lieu, depuis le Concile de Trente, « le premier dimanche après la première lune de printemps ». Cette lune est donc appelée aussi « Lune Pascale ».

Elle a d’autres noms : Pour les Chinois c’est : la « Lune endormie ». Dans le calendrier celte c’est la « Lune des Vents ». Chez les Cherokee c’est la « Lune Venteuse ». On trouve aussi la « Chaste Lune », et dans l’hémisphère sud la « Lune des moissons », ou « Lune du Maïs ». Je pense inutile d’explique pourquoi. « Lune des tempêtes » aussi, mais c’est quand elle est plus proche de l’équinoxe et marquée par les grandes marées.

De plus cette lune est la deuxième Pleine Lune de l’année qui se manifeste alors qu’elle est au plus loin de la terre, à son apogée.  Elle aura à nos yeux, mais c’est difficile de mesurer, une dimension plus petite que les Pleines Lunes habituelles ou que les Super Moon. Son lever sera moins spectaculaire.  On dit d’elle qu’elle est une « microlune ».  C’est la deuxième et dernière « microlune » de l’année 2024.

Cette Pleine Lune coïncide cette année avec une éclipse lunaire. Une éclipse lunaire qui sera visible depuis l'Amérique du Nord et du Sud, le nord-est de l'Asie, et la majeure partie de l'Europe, de l'Afrique et de l'Australie.

Un autre phénomène de ce mois de mars est depuis le 22 mars dans notre ciel, la venue de la « comète du diable » – surnommée ainsi en raison de l’apparence qu’elle prend lorsque des "explosions" à sa surface provoquent l’éjection de gaz et lui donnent une forme « cornue». Elle fait son grand retour dans notre ciel, ce qui arrive tous les 71 ans. Une aubaine rare pour les astronomes amateurs comme professionnels ! Nous avons 15 jours pour observer son passage. 

Je laisse ici aux diseurs de bonne aventure comme aux prophètes de malheur, ou à d’autres "Madame Soleil", le soin de nous envahir de leurs prévisions plus ou moins justifiées, à grand appui d'interprétations  d’horoscope.

Nos Ancêtres  disaient déjà : « Au mois de mars, pluie et vent fou, sur nos gardes tenons-nous ». Et le poète nous dit « Mars qui rit malgré les averses prépare en secret le printemps ».

D’autres vieux dictons sont autant d’indications du temps qu’il pourrait faire les mois suivants. « Quand mars se déguise en été, Avril prend ses habits fourrés. » Ou encore : « Quand mars fait avril, avril fait mars !

Le mois de mars n’a pas, en effet, la meilleure des réputations. Il a donné naissance, par ses incartades, à bon nombre de proverbes et dictons.

Par exemple : « Ce que mars couve, on le sait après son trente et unième jour ». « Soit au commencement, soit à la fin, Mars nous montrera son venin ». En pays d’Oc on dit « Mars marsejo » ce qui veut bien dire : mars fait son temps de mars, c'est-à-dire mars n’en fait qu’à sa tête ! Mars est capricieux

Des observations qui corroborent ub autre dicton qui nous dit que si mars se déguise en avril c’est que le froid n’est pas complètement parti. Et puis il faut voir ce que va donner la Lune Rousse d’avril.

Quant aux savants et météorologues et autres astronomes, ils pourraient fort bien nous expliquer, sur la base de leurs observations  très précises, que le positionnement de la terre dans sa course autour du soleil, ou de la lune dans sa course autour de la terre et la situation de tout cela dans le cosmos planétaire présentent des coïncidences, attestées par des proverbes, dictons ou légendes qui pourraient permettre de dire que tous les éléments sont rassemblés pour qu'avec  peu de chances de se tromper,  on prévoit le temps qu’il va faire. 

En tous cas il ne faut pas ignorer ces phénomènes et leurs influences. Je relève simplement, à l’heure qu’il est et au moment où j’écris, que l’on nous annonce une chute brutale de température, sans parler de la lune. Ces prévisions peuvent évoluer sensiblement. Mais ce qu’on peut affirmer c’est que tous ces derniers jours de mars il fera froid. Les présentateurs des journaux télévisés nous on tous annoncé une chute des températures. On parle même ce matin d'un nouvel épisode "méditerranéen" ou "cévenol". Sans mentionner la lune et nos vieux dictons sur le temps !

" Si l’hiver ne janvroie, si février ne févroie, mars vient que ne laisse rien ». 

Pour vous redonner le moral, car je pense qu’avec ces quelques lignes il risque d’en avoir « pris un coup » comme on dit, pensons plutôt au printemps des poètes, et à la belle saison qui est arrivée le 20 mars . 

Tandis qu’à leurs oeuvres perverses

Les hommes courent haletant

Mars qui rit malgré les averses

Prépare en secret le Printemps.

Écrivait Théophile Gautier dans  « Premier signes de Printemps » paru en 1852. Il faut rappeler que notre pays vivait alors de fortes tensions politiques liées au renversement de la IIe République et l'installation du Second Empire. 

On n’en est pas là fort heureusement. Vive le Printemps tant attendu et bonnes fêtes de Pâques.

 

Jean Mignot en ce soir du dimanche des Rameaux 2024

mardi 13 février 2024

Saint Valentin 2024

 

 La Saint Valentin 2024

 

La saint Valentin, tout comme Noël et bien d’autres fêtes sur lesquelles je vous ai souvent entretenus, s’inscrit dans ces fêtes créées pour lutter contre les pratiques et les coutumes corrompues du culte des idoles et des dieux païens. Après la chute de Rome en 476, on assiste à la décadence de l’Empire Romain d’Occident. Seule la religion conserve une organisation stable et forte. Les autorités de l’église, en reprenant certains rites, et en les « christianisant » tentent de donner un sens plus acceptable à des fêtes et à des coutumes, à une époque où les mœurs dégénéraient complètement en l’absence d’autorité capable de s’imposer. Ce sont tantôt des fêtes de la lumière et du soleil renaissant qui symbolisent si bien la venue de Jésus, Lumière du monde, de la Purification comme nous l’avons vu au début de ce mois, ou celles d’un saint, symbolisant par sa vie, son exemple et souvent son martyre, le rite qu’on célébrait alors, à l’appui de l’évolution du temps, des phases de la lune et du cycle de la terre autour du soleil, puisque ces choses-là ont une telle influence sur les humains et sur la nature, entre autres. C’est le cas de la saint Valentin. Voici pourquoi.

 

L’empereur Claude, dit Le Cruel, avait beaucoup de difficultés pour trouver des soldats pour ses multiples campagnes militaires. Il décida d’interdire le mariage de ses soldats car, pour lui, les hommes mariés ne faisaient pas de bons soldats. Valentin qui était prêtre de la religion chrétienne, décida alors de marier secrètement les jeunes amoureux. Pour avoir transgressé la loi, Claude le fit arrêter. On était en 268.

Dans sa prison, Valentin fit la connaissance de son geôlier qui avait une fille aveugle, du nom de Julia. Touché par la douleur de cet homme, il rendit la vue à cette enfant et convertit toute la famille à la religion chrétienne. L'empereur ne tarda pas à apprendre le miracle. Valentin fut battu, brisé par les coups de bâtons des soldats romains, pour être enfin décapité sur la voie flaminienne, le 14 février 268. On dit que Julia planta un arbre sur sa tombe. Cet arbre aux fleurs blanches légèrement teintées de roses, qui a commencé de fleurir en fin janvier dans nos régions méridionales était sans doute un amandier, symbole d’Amour et d’Amitié.

A la font de Nîmes

I a un amètlier

Que fa de flors blancas

Coma de papier .

Se canta que canta…(air connu).

 

Il existe à Rome une catacombe de saint Valentin, témoin de la vénération dont fut, de tout temps, entouré cet illustre martyr.

 

Sous le pontificat du pape Gélase, en 496, la fête de saint Valentin, fut instaurée le 14 février, la veille des grandes fêtes des Lupercales, pour tenter de faire disparaître ce qui était devenu une véritable « fête du sexe illicite ».

Il est amusant de constater, que ce pape Gélase, était né en Kabylie, à une époque où la terre d’Afrique du Nord était en grande partie chrétienne, - pensez aussi à saint Augustin !- .On peut dire que ce Gélase  est à l’origine du droit canonique, ne serait-ce que par ses lettres  qui traitent toutes de la gestion et de l’administration de l’église. Ce berbère, rétablit l’ascendant du pape sur l’autorité des empereurs : « Il y a auguste empereur, deux pouvoirs principaux pour régir le monde : l’autorité sainte des pontifes et la puissance royale. Des deux, celle des prêtres est d’autant plus importante qu’ils doivent, dans leur jugement divin, rendre compte au Seigneur des rois eux-mêmes. » (extrait d’un des fragments des 43 lettres conservées au Bristish Museum et publiées en 1885 à Liepzig).

C’est sous son règne très court (4 ans) qu’on vit apparaître le mot fabrique pour désigner la masse des biens affectés à la construction des églises, ce qui s’étendra ensuite à la masse des biens affectés à leur entretien, sous Grégoire 1er (590-604). C’est de là que viendront jusqu’à la séparation de l’église et de l’état, les conseils de fabrique, ancêtres de nos conseils de gestion paroissiaux, et c’est eux qui nous ont valu, ces fameux bancs de fabrique, que l’on voit encore dans bien des églises, bancs quelquefois très ouvragés, à ne pas confondre avec les stalles des chanoines et du clergé. C’est Gélase qui fit instituer un caissier spécial, un laïc, dans chaque diocèse, pour « réguler » le pouvoir trop important des évêques et leur avarice qui absorbait tous les revenus du diocèse au détriment des communautés.

Il est également important de noter que cette époque du pontificat de Gélase, fut une époque de grande de réformes. Il fallait suppléer à la décadence de l’administration romaine et organiser partout des règles pour régir les peuples. C’est ainsi qu’en février 506, à Aire sur Adour, le roi Wisigoth qui règne alors sur la région de Toulouse, fait publier un recueil de lois connu sous le nom de bréviaire d’Alaric. Ce document établit un nouveau droit à l’usage des Barbares et des Gallo-Romains et il confirme la prépondérance des premiers sur les seconds.

Ces précisions me paraissaient importantes pour expliquer la nécessité devant laquelle se trouvaient alors les pouvoirs en place, d’organiser la vie publique.

On comprend mieux cela quand on voit les débuts de dérapages de certaines fêtes, telle halloween, et la très large exploitation commerciale qui tourne autour de la saint Valentin. Il suffit d’ouvrir la télévision aujourd’hui !

 

Les Lupercales étaient une grande fête païenne de l'amour et de la fécondité.

La fête comportait trois actes :

- le sacrifice d'un bouc, sur les flancs du mont Palatin, dans la grotte où la louve, selon la légende, avait allaité Romus et Romulus, les jumeaux fondateurs de Rome ;

- la course des Lupercales au cours de laquelle des hommes à demi-nus vêtus d’une simple peau de bouc, courraient après les femmes et les cinglaient des lanières découpées dans la peau de la bête qu'on venait d'égorger. Les Romains prétendaient que les coups de lanières favorisaient la fécondité et la montée du lait chez les femmes.

Le dieu de la fête était Faunus, le maître des forces naturelles et de la fertilité.

un banquet qui dégénérait la plupart du temps en véritable orgie…romaine cela va de soi !

 

Ces fêtes qui avaient ainsi dégénéré, s’inscrivaient à leur origine, dans la lignée des cérémonies de purification et d’expiation des offenses commises envers les dieux. A cette occasion les maisons étaient traditionnellement nettoyées. Après avoir balayé les pièces intérieures, on les aspergeait de sel et de blé. C’est ce rite de la purification des maladies et des fièvres, « februa », qui est à l’origine du mot février.

 

De façon plus poétique, le rapprochement avec les amoureux pourrait aussi venir d'Angleterre, où on disait, au Moyen-Age, que les oiseaux commençaient à s'accoupler pour le 14 février.

Un vieux proverbe occitan dit la même chose de façon élégante :

« Per la San valentin, l'agasso mounto sou pin ; si noun li jai, ti tengues paga gai »

Proverbe qu'on peut traduire ainsi : pour la saint Valentin la pie monte sur le pin; Si elle n'y fait pas son nid, ne te réjouis pas trop vite.

 

Ce proverbe est lié à l'observation du temps de ce jour de milieu février, où la nature fait quelquefois ressentir les premiers frémissements d'un réveil du printemps.

Cette année encore le temps très doux est là pour notre plus grand bonheur, pas toujours celui des gérants des stations de ski ! enfin la nôtre, l’Aigoual... ! A inscrire au registre du « faut pas rêver » !

Si donc aujourd’hui les oiseaux ne commencent pas à faire leur nid malgré une température plus douce, c’est signe que l’hiver n’est pas fini !

Si vous voyez les pies commencer à faire leur nid ce sera meilleur signe ! Pour ma part j’en ai vu plusieurs ce jour veille de Saint Valentin.

 

On dit aussi que Charles d’Orléans, prisonnier en Angleterre après la défaite d’Azincourt, avait observé ainsi le jeu des oiseaux, et qu’il aurait alors imaginé d’écrire des messages d’amour et de tendresse à sa bien-aimée, messages qui sont devenus, après qu’ils aient été institués à la Cour de France, « les valentines », ces cartes décorées de cœurs et de cupidons, ornées de dentelles, de soie, de satin, de fleurs, voire aussi parfumées, qui apparurent à l’époque victorienne et que Monsieur Howland, papetier américain importa aux USA en 1848 et dont on dit que les Américains sont très friands…

 

La légende de saint Valentin traversa les siècles et en 1496, sur décision du pape Alexandre VI, saint Valentin devint le patron des amoureux, des fiancés et de tous les jeunes gens et jeunes filles, dont le comportement est si proche de celui des oiseaux… sans monter sur un arbre… ! …

 

Depuis 140 ans, les reliques de saint Valentin reposent dans l'église de Roquemaure, dans le Gard, au bord du Rhône. Culte des reliques… Influence des reliques ! mais quelles reliques, et de quel Valentin car il y a au moins 7 Valentins… La logique voudrait que ce soient celles du prêtre romain du 3ème siècle, à moins que ce soient celles du saint évêque de Terni, ou bien qu’il s’agisse du même, car l’histoire n’est pas très sûre à ce sujet.

Ce qui est plus sûr c’est que en 1866 le phylloxera fit son apparition dans le Gard à Aramon, puis à Roquemaure. Ce sont les « tâches de Roquemaure ». C’est la catastrophe. Le riche propriétaire du domaine de Clary, à Roquemaure, décide de faire l’acquisition, à Rome, d’un saint protecteur. Le 25 octobre 1868, l’évêque de Nîmes, Monseigneur Plantier, célèbre l’arrivée des reliques, dans une grande liesse. Sur la place de la Pousterle, le panégyrique de saint Valentin est dit en présence d’une foule immense qui ensuite accompagne les reliques vers la collégiale où désormais elles demeurent dans une chasse. En 1988, le curé de Roquemaure, l’abbé Durieu propose de commémorer cet évènement et d’organiser chaque année une grande fête de l’amour et de l’amitié, si bien que Roquemaure est devenue, dans notre région, la capitale des amoureux avec sa Festo di poutoun. En 1995, Monseigneur Cadillac évêque de Nîmes a présidé ces cérémonies leur apportant un regain d’intérêt. Des festivités remarquables ont lieu chaque week-end proche de la saint Valentin. Les gens du pays, habillés comme en 1868, font revivre les métiers d’autrefois, et défilent en cortège (plus de 800 personnes). Mais cette année pour cause de froid ces fêtes viennent d’être annulées. 

Roquemaure, c'est le village où fut chanté pour la première fois, « Minuit Chrétiens » le fameux cantique écrit par Placide Carpeau, enfant du pays. Il était interprété par Emilie Laurey, dans l’église de Roquemaure, accompagnée sur le magnifique orgue qui date de 1690. On était le 24 décembre 1847. Mais cela c'est une autre histoire !

Quant à la relation entre saint Valentin et le phylloxera, il n’y a, à ma connaissance, aucune relation…pouvoir des reliques… !

Bonne fête des amoureux, Bonne fête des amours, Bonne festo di poutoun (des bisous…) comme on dit à Roquemaure.

 

Pour ce qui est du temps, des proverbes et de la lune :

« Tel temps le jour de la saint Valentin, tel temps au printemps qui vient. »

Mais aussi :

« Valentin et Faustin font gelée sur leur chemin ! »

La courbe lunaire a commence de descendre le 3, et la pleine lune était le 7. Le temps change aujourdh’ui car il y a un nœud lunaire.  Cela pourrait durer jusqu’à la nouvelle lune du 21. Mais nous ne serons rassurés qu’à la fin du mois : « février est un malin qui cache l’hiver au fond de son sac ! »

Ou bien : « Si février ne donne de la teste, il donnera de la quoueste. »

A moins qu’après la nouvelle lune le froid disparaisse ou revienne comme en 1956 où il y avait eu deux pointes à la fameuse vague de froid ! : « A la saint Florent l’hiver cesse ou reprend ». Ce pourrait être le 24 pour la saint Mathias : «  Saint Mathias brise la glace, S’il n’y en a pas, il en fera. »

Il est plus prudent d’attendre un peu pour entreprendre la taille des arbres et arbustes de toute sorte et donc de vos rosiers. On peut par contre épandre du compost ou du fumier dans votre jardin. C’est un bon exercice physique pour se désengourdir du froid.

 

Un autre anniversaire important en ce 15 février, la Convention, en 1794, impose le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. Le décret, pris à l’initiative du pasteur André Jeanbon, dit Jeanbon Saint André, député de Montauban, prit effet à compter du 1er prairial an II (20 mai 1794) mais cette décision eut bien du mal à s’imposer puisqu’il fallut attendre la troisième république et le président Jules Grévy, pour que cet emblème soit solennellement consacré, le 14 juillet 1880 par sa remise à tous les corps de l’Etat.

 

Le 21 février, c’est mardi-gras, jour de carnaval. « Carnaval » vient de l’italien « carnalevare » signifiant « sans viande », « enlever la viande » car la période qui va suivre le Mardi Gras sera une période de jeûne.

Dans les pays anglophones on nomme ce jour Fat Thuesday, Shrove Tuesday ou encore Mardi Gras day.

En général on ne mange pas de gras pendant le carême. La veille du début du carême, le Mardi Gras, les gens avaient pris l’habitude, dit-on, d’utiliser ce qui reste de graisse pour faire des fritures, beignes, bugnes, beignets, bougnettes dans le Midi ou oreillettes. Il était aussi de coutume d’arrêter de manger des œufs durant le carême. C’est pour cela que se serait instaurée la tradition de faire des crêpes, en lien avec l’origine des crêpes du début de ce mois de février. C’est pourquoi le Mardi Gras est aussi appelé le Pancake Tuesday.

A la mi-carême, temps de pause au milieu du carême, on refait souvent des crêpes. Et l’accumulation des œufs qu’on n’a pas pu manger durant le carême amènera tout naturellement la tradition des œufs de Pâques, et le lundi de Pâques, l’omelette !

Ce 14 février 2024 c’est le Mercredi des Cendres, l’entrée en carême des chrétiens, 40 jours avant la fête de Pâques. C’est la commémoration des quarante années de marche du peuple hébreu dans le désert, et du jeune du Christ dans le désert lui aussi. C’est un temps de réflexion et de prière. Un temps d’appel à la conversion. Lisez ce qu’écrivait de façon imagée, le très grand évêque d’Arles, saint Césaire : « Ne tarde pas, convertis-toi et ne diffère pas de jour en jour. Ce sont les paroles de Dieu et non les miennes. Mais toi tu réponds : demain ! demain ! (En latin du texte : « cras ! cras !) Quel croassement de corbeau ! Comme le corbeau envoyé de l’arche n’y est pas revenu et, maintenant qu’il est vieux, dit encore : demain ! demain ! C’est le cri du corbeau : tête blanche et cœur noir. Demain ! demain ! c’est le cri du corbeau : le corbeau n’est pas revenu à l’arche, la colombe est revenue. Qu’il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe » Saint Césaire d’Arles (469 – 542)

Vous noterez que pour atteindre le chiffre symbolique de quarante, il ne faut pas compter les dimanches. Ainsi on tombera sur la fête de Pâques, dont la date reste déterminée par le cycle de la lune, et donc ne tombe jamais à la même date dans nos calendriers !

 

Rendez-vous en mars !

A diou sias !

                                                                                                       Jean Mignot 13 février 2024

 

 

mercredi 31 janvier 2024

Bissextile ?

 

Bissextile ?

2024 année bissextile ? ou : février mois bissextile ? ou : 29 février jour bissextile ?

Avec cette année de 366 jours on est un peu perdu sur le terme qu’il faut employer, du moins on ne sait plus très bien parfois l’origine de ces 366 jours.

A l’approche de ce mois de février, plus long cette année, « rendons à César ce qui est à César » !

Jusqu’à l’arrivée de Jules César au pouvoir, Rome obéissait à un calendrier fait d’années de 355 jours. En guise de réajustement, un mois de 22 ou 23 jours était ajouté tous les deux ans. On l’appelait « mensus intercalaris » ou encore « Mercedonius ». Mais l’affaire s’avérait bancale et les saisons ne correspondaient plus à la course du soleil. On constatait un important décalage entre les années solaires et civiles.  Au fil des années, les mois et les fêtes changeaient de saison.

César décida donc de clarifier le calendrier en l’alignant sur le temps de rotation de la Terre autour du Soleil (365,2422 jours). Il fut établi que les années dureraient 365 jours mais qu’un jour supplémentaire - jour bissextile - serait ajouté tous les quatre ans en février.

Pourquoi spécialement en février ? Parce que l’année julienne débutant par le mois de mars, il s’agissait du dernier mois de l’année.

Ce jour « additionnel » se plaçait 6 jours avant le début du mois c’est à dire avant les calendes du mois de mars. Il s'agissait d'un « 24 février bis ». On nommait alors le 24 février « a. d. VI Kal. Mart. », soit « ante diem sextum Kalendas Martias », c’est-à-dire « le sixième jour avant les calendes de mars (le premier jour) ». N’oublions pas que ce mois avait alors 30 jours avant d’être amputé pour célébrer la famille de Jules César (31 jours en juillet) et l’Empereur Auguste (août et ses 31 jours. C’est là l’origine de ce mot « bissextile ».

A partir du moment où la méthode latine de décompte des jours fut remplacée par celle que nous employons toujours aujourd'hui, ce jour intercalaire fut positionné le 29 du mois de février. C’est ainsi que février devint un mois bissextile !

Pour ce qui est d’une année bissextile (ou un an bissextil) c’est une année comportant 366 jours au lieu des 365 jours d’une année régulière.

Ce calcul comportait encore une part d’erreur de l’ordre de 3 jours par 400 ans par rapport à l’année astronomique. Il se basait sur des années de 365,25 jours (au lieu de 365,2422). Le décalage était tel qu’en 1582 il était presque de 11 jours. Par décision du Pape Grégoire XIII, qui avait confié un très important travail à une commission de savants dont on a retenu surtout les noms de Lilio et de Flavius, il fut décidé de supprimer 10 jours du calendrier. Les solstices furent fixés au 21 juin ( ou 20 ou 22)  et 21 décembre ( parfois le 22) . Cette année 2024 le printemps est le 20 juin !

Il nous reste de cela le 24 juin avec la Saint Jean, et Noël le 25 décembre, et des dictons du temps comme ceux de la Saint Médard ou de la Saint Luce qui sont donc déconnectés, et plus du tout justifiés.

Mais il y avait encore une légère erreur et le jour « bissextile » fut maintenu, selon une règle un peu compliquée. Tous les 4 ans il y aurait un jour de plus, qui gardait le nom « bissextile », dans les années au chiffre pair, à condition que ce chiffre soit un multiple de 4 mais pas de 100, et soit un multiple de 400. De plus trois années séculaires sur quatre ne seraient pas « bissextile » . C’est ainsi que furent 1700, 1800 et 1900. Mais les années 1600, 2000, 2400, ont été ou seront bissextile.

C’est ainsi que l’année 2100 n’aura pas de 29 février. Parce que multiple de 4 et de 100 mais pas de 400 !

Au registre des exceptions ou des choses plus drôles concernant le bissextile, je peux rappeler qu’il y eut même un 30 février en Suède. Ce pays avait décidé de s’aligner sur la réforme grégorienne du calendrier seulement en 1700. Mais la préoccupation de la guerre avec la Russie fit oublier le jour bissextile du 29 février 1704 et 1708. Il fut décidé que cet aménagement se ferait progressivement, pour arriver à s’aligner avec la plus grande partie des nations qui avaient appliqué déjà la réforme de 1582. Je n’entre pas plus dans le détail spécifique de l’application du bissextile dans ce pays. Notons seulement qu’il fut décidé d’adjoindre au 29 février 1712 un 30 février.

On peut comprendre assez facilement que l’originalité de ce « bissextile » ait engendré des coutumes ou des habitudes plus ou moins curieuses.

C’est ainsi qu’en Irlande une coutume veut que le 29 février les femmes puissent ce jour-là, demander les hommes en mariage ! On raconte que les femmes de ce pays, se plaignant auprès de Sainte Brigitte du manque d’initiative des hommes en matière de demande en mariage, la supplièrent d’aller négocier avec Saint Patrick une exception quadriennale. Si les hommes s’aventurent à refuser, la tradition veut qu’ils doivent offrir douze paires de gants à la jeune éconduite, pour lui permettre de cacher sa main non-baguée. L’histoire peut faire sourire. Elle fut réellement respectée et même appuyée par des lois moyenâgeuses, aujourd’hui abolies.

En 1929, l'Union soviétique introduisit un calendrier révolutionnaire dans lequel chaque mois avait 30 jours, et les cinq ou six jours en excès étaient des jours de congé ne faisant partie d'aucun mois, à la manière des « sans-culottides » du calendrier républicain français. Les années 1930 et 1931 eurent donc un « 30 février ». En 1932 ce calendrier fut partiellement abandonné et les mois retrouvèrent leur longueur antérieure.

Les personnes étant nées un 29 février fêtent habituellement leur anniversaire le 28 février les années non bissextiles.  

Dans l’originalité du bissextile il faut citer « La bougie du Sapeur », un journal périodique qui depuis 1980 parait tous les 29 février. Son nom a été choisi en hommage au héros de bande dessinée créé par Christophe, un précurseur de la bande dessinée, le Sapeur Camember , personnage né un 29 février.

Le journal est tiré à 200 000 exemplaires et est distribué par Presstalis (ex NMPP). À la fin du journal vendu 4 euros pièce se trouvait un encart à découper pour s'abonner pour tout le XXIe siècle pour 100 euros, jusqu'au numéro de 2012 où ces abonnements ont pris fin en raison de difficultés logistiques et de gestion.

Depuis le quatrième numéro, en 1992, on a ajouté au titre :« est sans reproche… » pour un jeu de mot sur l’expression « sans peur et sans reproche  ».

Le journal ne possède pas de site internet, ce qu'il justifie par la logistique compliquée, la solidarité avec le déclin de la presse papier, ainsi que sa légitimité : un site accessible toute l'année remettrait en cause la périodicité particulière du journal. Néanmoins, une page Facebook fonctionne continuellement mais seulement pour donner des informations sur la parution.

De tous temps, pour recenser les jours les hommes ont cherché à mettre en place des systèmes de mesure, qu’on appelle désormais « calendrier » alors que ce terme est impropre puisqu’il tire son origine des calendes romaines, alors qu’on trouve ces systèmes bien avant le calendrier dit « romain ».

C’est ce bissextile de 2024 qui m’amène à ces rappels. Si l’origine du mot « calendrier » est bien d’origine romaine, tous les peuples depuis les temps les plus reculés ont inventé des systèmes pour que le nombre de jours corresponde le plus près possible à la durée des saisons.

Il est plus que surprenant de voir, que, sans appareils sophistiqués, ni lunette astronomique, ni satellite, les hommes ont trouvé des systèmes assez concordants. Mais  le ciel commande, et il faut tenir compte dans ces calculs d’au moins trois données.

L’année tropique c’est-à-dire la durée qui sépare deux passages du soleil au point vernal ( un des deux oints de la sphère céleste où l’équateur céleste et l’écliptique se croisent ) vaut 365, 2422 jours ou 365 jours 5 heures, 48 minutes et 46 secondes  et comporte 12 lunaisons plus 11 jours environ.  Soit encore 365 jours et ¼ environ avec la nécessité d’ajouter un procédé d’intercalation - jour supplémentaire - tous les 4 ans.

La lunaison, intervalle du temps entre deux nouvelles lunes a pour durée moyenne 29,530588 jours ou 29 jours 12 h, 44 mn, 28 secondes.

Le jour solaire vrai, c’est-à-dire l’intervalle de temps séparant deux passages consécutifs du soleil au méridien du lieu a une durée qui varie entre 23h 59 mn 30 sec et 24h 0 mn 30 sec.

D'où la complexité de la question. Voyons rapidement comment à travers les siècles les différents peuples ont essayé de répondre à un calcul compliqué. Quel terme employer d’ailleurs puisque « calendrier » vient du latin et des Romains « calendae ». On ne sait pas quel terme était employé avant de parler de « calendrier » en Mésopotamie, chez les Egyptiens, ou chez les Mayas, par exemple. Quant aux Grecs qui avaient eux aussi un système de mesure du temps, ils ne se référaient pas, bien évidemment, aux Romains, d’où l’expression « renvoyer aux calendes grecques » c’est-à-dire à jamais.  Expression toujours d’actualité si on se réfère à tout ce qu’on entend en ce moment, notamment dans les discours de vœux et autres déclarations liées à l’actualité.

J’utiliserai donc le mot « calendrier » pour parler de ces différents systèmes, imposés par le ciel avec ses rythmes lunaire et solaire.

Voici les principaux sans entrer dans le détail de leurs calculs.

En Mésopotamie et chez les Sumériens le système de calcul des jours se basait sur la durée du cycle lunaire et on ajoutait un mois intercalaire pour conserver la correspondance de la durée avec les saisons et le cycle du soleil.

Une remarque au passage, c’est que les Habitants de Mésopotamie, les Sumériens, les Babyloniens, 3000 ans avant JC, utilisaient pour mesurer le temps, le système sexagésimal, un système qui comporte plus de possibilités de division (2, 3, 4, 5, 6, 10,12, 15, 20, 30 et 60) que le système décimal ( (2,5,et 10). Je reviendrais sans doute sur toutes ces mesures du temps car elles peuvent faire à elles seules l’objet d’une chronique (Cône de Berlin ou d’Avanton dit de Poitiers, machine d’Anticythère, cadrans solaires, sabliers, horloges astronomiques, astrolables, planétariums, torquetons et autres… ) .

C’est sur la base sexagésimale qu’est établie la durée de l’heure de 60 mn, mais aussi les degrés du cercle, peut être même le nombre de 360 jours, et ce depuis plus de 3000 ans ! A suivre …

En Egypte, on avait un « calendrier » de 365 jours, (12 mois de 30 jours) plus 5 jours supplémentaires appelés « jours épagomènes ».

Les Grecs se référaient à un cycle de 8 années avec introduction d’un mois intercalaire appelé octaétéride

Le calendrier hébraïque avec des mois de 29 ou 30 jours ajoute un mois supplémentaire tous les trois ans pour rendre ce calendrier compatible avec l’année tropique

Chez les Mayas et chez les Aztèques le calendrier a une base solaire mais il a 18 mois, et pour arriver au bon compte on ajoute 20 jours plus 5 jours « creux » considérés comme néfastes.

Le célèbre mais éphémère calendrier républicain, établi par le mathématicien Romme, était composé de 12 mois de 30 jours auxquels on ajoutait 5 jours que le fabuliste Fabre d’Eglantine n’avait pas baptisés ! et qu’on appelait « les sans culottides ».

Le calendrier chinois qui comporte 12 mois aux noms d’animaux, plus court que le calendrier solaire, nécessite l’ajout d’’une période variable pour que l’année reste compatible avec l’année solaire. Le nouvel an chinois sera cette année le 10 février. On entrera dans l’année du Dragon.

J’ai déjà parlé des Romains, de leur façon de compter, du mensis intercalaris ajouté aux 10 mois du calendrier de Numa Pompilius qui nous valent encore septembre octobre novembre et décembre, puis le 1er jour de l’An avec Janvier et février et le jour bissextile.

Cette énumération n’est pas exhaustive et peut comporter quelques erreurs. Ce que je veux démontrer c’est que tous temps, les hommes ont cherché, sans y parvenir vraiment, à mettre en place des systèmes de calculs communs, fixes ou invariable, et que tous ces systèmes avaient des dispositions pour rattraper le temps perdu, tout comme encore aujourd’hui nous le rappelle le 29 février 2024. Le ciel, les astres, la nature nous rappellent à l’ordre !  

Il faut enfin savoir qu’une réflexion sur la réforme du calendrier a commencé dès le 19ème siècle, le positionnement des fêtes religieuses chrétiennes avec l’influence de l’église, étant alors bien plus marqué qu’aujourd’hui, avant le régime de la séparation. Problème qui reste d’actualité avec ce que nous avons vu sur des prises de positions idiotes, au moment de Noël, car ignorant que c’est avant tout du Soleil et de la Lune qu’il s’agit dans tous ces décomptes et systèmes.  Il est sûr que les calendriers et leurs fêtes, chômées ou pas ont toujours des répercussions sur la durée des trimestres, sur l’industrie, le commerce, les congés déjà ! et la retraite…!

Mais après les tentatives de l’abbé Mastrofini en 1834, d’Auguste Comte en 1849, celle de Camille Flammarion, puis l’étude sérieuse de la Société des Nations en 1922 qui concluait en 1931 qu’il ne fallait rien modifier, après l’échec du calendrier républicain, si poétique, mais sans références astronomiques assez sérieuses, c’est le calendrier grégorien qui resta le plus universellement reconnu.

Seul le calendrier en usage dans le monde musulman se réfère uniquement à la lune, sans mois intercalaire, d’où un décalage total avec le temps et les saisons et leur influence incontestable sur tout le monde sans distinction de race, de nationalité ou de religion.

Le décalage de ce calendrier musulman avec le calendrier grégorien en vigueur désormais dans la grande majorité des pays du monde, fera qu’en 2030 il va y avoir deux mois de Ramadam dans l’année. Un au mois de Janvier 2030 et le début d’un autre vers le 26 décembre. Uniquement un problème de calcul !

Cette année 2024, longue d’un jour de plus que les autres nous ramène aux savants et très compliqués calculs auxquels se sont livré nos Anciens, et ce « depuis la nuit des temps » selon l’expression consacrée, pour mettre en place un système commun et cohérent qui permette, entre autres, de gérer notre temps de travail et de loisir et aussi religieux, en référence à la course de la terre autour du soleil, à la durée du jour et de la nuit, et au cycle de la lune autour de nous.

Je ne ferai aucun autre vœu pour chacun de vous que du meilleur pour tous et pour chacun en 2024. Je ne m’engagerai pas trop sur la publication de prochaines chroniques « mensuelles » car mon inspiration vagabonde de plus en plus dans la complexité de ce que je découvre et des questions que plusieurs me posent, sur « le temps qu’il fait et des saisons, des dictons, les fêtes et traditions. » Et j’ai perdu le rythme...  encore une question de temps !

Je ne suis ni savant, ni prophète, ni technicien, ni météorologue, mais je constate et je note qu’au cours des siècles sur ce thème générique que j’ai pris pour caractériser mes chroniques, nos Ancêtres ont toujours cherché comment faire pour mesurer le temps qui passe, avec des calculs qui avec une très faible marge d’erreur ont déterminé ce que nous utilisons encore, à savoir la durée des jours et de l’année selon que l’on se réfère à la durée du jour solaire, à la lunaison ou à l’année tropique et aux 60 minutes pour une heure !

« Il était temps » qu’avec cette chronique je vous adresse mes vœux puisqu’il est de tradition de pouvoir le faire jusqu’au 31 janvier !

Addissias

 

Jean Mignot le 31 janvier 2024